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Cours : 4è Le chant a-t-il les mêmes fonctions selon les sociétés ?
OEUVRE DE REFERENCE:
Titre : « Le Kecak » ou « Cak »
Extrait du film documentaire Baraka réalisé par Ron Fricke. Au temple Gunun Kawi, au nord-est de
Tampak Siring, Bali, Indonesie. Interprété par
plus de 200 hommes assis en cercles concentriques serrés autour d'un petit espace central réservé
aux principaux protagonistes,"le ketjak"
(appelé le plus souvent le "Chant du singe").
Choeur d’hommes balinais caractérisé par une polyrythmie (mélange de plusieurs rythmes) de percussions
vocales.
Les chants à l’unisson comprennent des formules magiques (pour la pluie). Des solistes déclament des extraits du
Ramayana.
Les parties en choeur s’inspirent du chant des batraciens ( et non des singes !) et de la vocalisation du gamelan.
Deux hommes debout (les dag) interviennent à tour de rôle pourexciter le choeur. Le kecak est un
exutoire psychologique et symbolique.
Kecak était à l'origine un rituel de transe accompagnée par un chœur d'hommes. Le peintre et musicien
allemand Walter Spies a été profondément intéressé par le rituel en vivant à Bali dans les années 1930.
Il a travaillé pour le recréer dans un drame basé sur le Ramayana hindou, avec une danse destinée à être
présenté à un public de touristes occidentaux. Cette transformation est un exemple de ce que James Clifford
décrit comme faisant partie du "système art-culture moderne", dans lequel "l'Occident ou le pouvoir central
adopte, transforme et consomme des éléments culturels non occidentaux ou périphérique, tout en
faisant " l'art" qui a été une fois ancrée dans la culture comme un tout, une entité distincte ".
Walter Spies a travaillé avec Wayan Limbak et Limbak et a popularisé la danse en voyageant à travers
le monde avec des groupes de performance balinais. Ces voyages ont contribué à rendre le
Kecak célèbre dans le monde entier.
Alors que le ketjak est une création du vingtième siècle, son ascendance est plus ancienne, c'est celle d'un rite ancestral,
une danse de transe ou danse d'exorcisme appelé sanghjang. Si la plupart des mouvements ont pour origine l'exorcisme,
ils contribuent dans leur ensemble à créer une vaste unité émotionnelle pour chasser le mal comme le ferait une incantation.
Les cris, les mains levées, la mélodie brisée, le changement atypique de pulsation, déconcertent les mauvais esprits et
participent à l'effet de l'exorcisme.
Glenn Kotche: Monkey "Chant du singe" instrumental
Ramayana ( du sanskrit, « la marche de Rama ») : Texte les plus
importants de l’hindouisme. Il est composé de 7 livres et de 24000 strophes. Il date du 3ème siècle avant JC. Le ramayana raconte l’histoire du prince indien Rama (7ème réincarnation de Vishnu).
Ecarté du trônpar son père, il s’exile avec sa compagne Sita et son frère Lakshmana. Sita est nlevée par le démon Ravana. Rama réussit à la retrouver (apreuses batailles héroïques) avec l’aide de son frère et du
dieu singe Hanuman. Il reprendra son trône et gouvernera avec sagesse.
Gamelan
Instrument indissociable joué à une trentaine de personnes. Instrument sacré que l’on béni, vénère et
respecte et dont on ne peut séparer les éléments. Le gamelan est pensé pour une interchangeabilité des
rôles dans le groupe. L’apprentissage se fait par imitation. La technique est basée sur le maniement du
marteau et sur l’étouffement des lames. La voix, des cordes ou des flûtes (surtout à Java) peuvent s’y
intégrer.
ORGANISATION DU GAMELAN
Colotomie :
Répartition temporelle de la ponctuation. Elle est faite par les gongs. Le gong ageng marque le début de
chaque cycle. Il produit le son le plus grave et le plus respecté. Les autres évoluent à l’intérieur du cycle. Plus
les gongs sont petits et plus ils jouent. On peut aussi ajouter dans un rôle de ponctuation, les Kenong et
Kethuk qui alternent temps/contremps en « croches ». Et donnent ainsi le motif des crapauds.
Balungan (os en français) :
(ou teneur) Mélodie squelette joué le plus souvent par les lames dans le médium
Ornementation :
Faite par les bonangs. Ils rajoutent des rythmes à valeurs courtes qui complexifient la musique. Ils brodent
autour du balungan dans l’aigu. Même chose pour le gender (lames de métal) et le gambang (bois : xylophone).
Kendhang :
Il donne le rythme et modifie le tempo. Il commande la vitesse
Projet musical: Bonse Aba , Tjak
Des oeuvres complémentaires: comparaison
Bali : île du sud de l'Indonésie, dans les îles de la Sonde. Bali a une superficie de 5 621 km2 pour
2 778 000 habitants (1990); la plus grande ville de l'île est le port de Denpasar,sur la côte méridionale. Le sud de l'île,
regroupe 80 % de la population, dans des villages communautaires, les bandjars.
Bali est une île entièrement volcanique; elle est traversée d'ouest en est par des chaînes montagneuses. Le sud de l'île est une
plaine alluviale arrosée par des cours d'eau peu profonds. Le climat est équatorial humide.
L'économie de l'île est fondée sur l'exploitation des forêts du centre et du nord, sur l'agriculture et sur le tourisme. La riziculture est
pratiquée sur les pentes des collines et des montagnes.
L'artisanat d'art est très développé à Bali, la sculpture sur bois, l'orfèvrerie, la broderie sur soie ou sur coton comptent parmi les
réussites de l'art balinais. La principale religion de l’île est l’hindouisme.
Hindouisme : Ensemble des pratiques religieuses caractéristiques de la grande majorité des habitants de l'Inde.
Ces pratiques sont toujours très vivantes dans ce pays, mais aussi dans les régions de forte immigration indienne
(Afrique orientale et méridionale, Sud-Est asiatique, Antilles, Angleterre). Le mot hindou dérive du sanskrit sindhu
(«fleuve», plus spécifiquement l'Indus). Ce sont les Perses qui, au Ve siècle apr. J.-C., ont donné aux habitants du
delta de l'Indus ce nom, qui devint, par extension, commun aux habitants du sous-continent indien. Les hindous se
définissent eux-mêmes comme «ceux qui reçoivent l'enseignement des Veda» ou «ceux qui suivent la voie (dharma)
déterminée par les quatre castes (varna) et les quatre âges de la vie (ashrama)».
L'hindouisme est l'une des principales religions du monde, non seulement par le nombre de ses adeptes (plus de 700 millions
environ) mais aussi du fait de l'influence importante qu'il a exercée sur d'autres religions, et ce depuis le début de son histoire
attestée depuis 1500 av. J.-C. Le sous-continent indien a toujours été le théâtre d'un gigantesque brassage de civilisations et de
croyances, ce qui a contribué autant que le fondement idéologique à l'élaboration d'un corpus de doctrines englobant tous les
aspects de la vie humaine et ne se réduisant pas à une simple idéologie.
La cuisine :
BALI :
Dans la cuisine rituelle de Bali les ingrédients sont hâchés menus pour être amalgamés en bouillies
compactes, comme les notes indissociables du kotékan (hoquet). L’effet sonore du pilage et du
hachage collectif évoque celui des maillets pilonnant dans le gamelan.
La musique comme la cuisine révèle d’une discipline communautaire contraignante.
Construire des ostinatos et des polyrythmies:
Exemple (adulte) : Clapping Music de Steve Reich
Ici la polyrythmie est créée par le jeu décalé d’une même cellule rythmique.
(Les cases noires correspondent aux frappés, les blanches aux silences)
Exemple (adulte) : le Kecak de Bali (prononcer «kétchak»)
La polyrythmie est créée par des lectures inversées d’une même cellule.
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